Bienvenue au plus grand rassemblement de penseurs, économistes, informaticiens, utilisateurs et simples curieux de Monnaie Libre.

Cette 12ème édition se déroulera pour la première fois à Bordeaux du 17 au 25 novembre 2018.

L'entrée est libre.

En 9 jours nous irons de la découverte ludique des alternatives monétaires aux conférences techniques avec les développeurs experts (voir le programme).

Une monnaie libre, qu'est-ce que c'est ?

Une monnaie qui permet :

  • ⚖ D'être égaux face à la création monétaire (chacun sa part, même les générations futures)

    Monnaies libres : tous égaux !

    Le terme monnaie libre est utilisé selon la définition qu'en fait Stéphane Laborde dans son ouvrage la Théorie Relative de la Monnaie (TRM).

    Les monnaies libres reposent, entre autres principes, sur la notion de symétrie : spatiale et temporelle.

    Principes de symétrie

    Objectif : Permettre à chaque individu utilisant une monnaie libre d'avoir le même accès à la monnaie que les autres.

    Symétrie spaciale

    Contexte : Dans les monnaies classiques (€, $, ...), les individus ayant pouvoir de création monétaire (banquiers entre autres) ont un accès très privilégié à la monnaie comparé aux autres. Voici quelques articles et vidéos expliquant en quoi.

    Cursus vidéo : Comprendre les monnaies libres

    La Théorie Relative de la Monnaie par S. Laborde (2014)
    La Théorie Relative de la Monnaie par S. Laborde (2014)

    Principe : Dans une monnaie libre, chaque création monétaire est distribuée à parts égales entre chaque individu de l'espace économique¹. Cette égalité de traitement est appelée symétrie spatiale.

    ¹ Dans le cas de la June (Ǧ1), première monnaie libre, un individu est considéré comme faisant partie de l'espace économique de la Ǧ1 lorsqu'il en devient membre, c'est-à-dire après avoir été reconnu comme n'ayant qu'un seul compte membre² Ǧ1 représentant son identité d'humain vivant. Cette reconnaissance est apportée par des certifications émises par des membres existants. Il en faut au moins 5 pour être reconnu en tant que membre de l'espace monétaire (et pouvoir certifier à son tour). La cooptation est le mécanisme choisi dans la Ǧ1 pour ne pas se référer à un pouvoir central comme mécanisme d'identification unique des individus. Cette cooptation se différencie fondamentalement des mécanismes de parainage des chaînes et pyramides de Ponzi, en effet certifier n'apporte aucun avantage au certifieur. Une fois membre, chacun est logé à la même enseigne.

    ² Le compte membre se doit d'être unique par individu (personne physique) pour légitimer sa part égale de création monétaire. En outre, il est possible de créer à loisir de simples comptes portefeuilles. Ces derniers n'influent pas sur la création monétaire, ils se contentent de stocker la monnaie qu'on y transfert, tel un compte courant. Les personnes morales (entreprises, associations) peuvent créer des comptes portefeuilles.

    Symétrie temporelle

    Contexte : Les asymétries temporelles des monnaies sont moins évidentes à identifier :

    • Pour des monnaies étatiques, il s'agit des variations entre des périodes de fort accroissement du volume monétaire et des périodes de stagnation, il en va de même pour les MCL (Monnaies Complémentaires Locales), dépendantes de l'euro (ou autre monnaie étatique) pour leur émission et valorisation.
    • Pour les SEL (Systèmes d'Échanges Locaux), l'asymétrie se trouve généralement dans l'apport monétaire à l'arrivée d'un nouveau membre. En effet, si chaque membre entre dans le SEL avec 10 (ou une autorisation de découvert de 10), le 2nd membre double la masse monétaire (10+10), le 100ème membre ne l'augemente que d'1% (1000+10). Plus le temps passe, plus la création monétaire devient anecdotique au regard de l'existant, ce sont donc les premiers entrants et leurs échanges qui ont façonné les rapports de pouvoir que subiront les suivants, et le mécanisme s'accentue de génération en génération avec les héritages.

    C'est pour éviter ce phénomène qu'a été imaginée la notion de symétrie temporelle.

    Principe : Dans les monnaies libres, la création monétaire est régulière dans le temps : chaque jour (mois ou année selon la périodicité décidée) un pourcentage fixe de l'ensemble de la monnaie existante est créé et réparti également entre chaque individu¹. Ainsi la part de monnaie créée par intervalle de temps reste égale, même entre les générations. C'est la symétrie temporelle.

  • 👊 D'en faire usage sans décision d'élu préalable

    Adoption citoyenne

    Choix individuel

    L'adoption d'une monnaie libre, telle que pensée par la communauté de Duniter est un choix individuel.
    Note: Les défenseurs de l'allocation universelle en propose une autre approche.

    Chacun est libre de rejoindre une monnaie libre existante s'il le souhaite, et de ce fait rejoint sa communauté d'utilisateurs.

    Les plus aventureux peuvent aussi en créer de nouvelles et espérer fédérer une communauté autour de leur nouvelle monnaie pour qu'elle prenne une valeur d'échange permettant de l'utiliser effectivement comme monnaie.

    Par ce mécanisme d'adoption volontaire individuelle, chaque citoyen peut décider d'adopter une monnaie libre dès maintenant (la June(Ǧ1) existe depuis le 8 mars 2017), sans attendre qu'un élu se sente le pouvoir et le courage politique d'en mettre une en place.

    Comment est-ce possible ?

    La Ǧ1, première monnaie libre, est créée via des outils informatiques en assurant le bon fonctionnement sans besoin d'une autorité centrale pour contrôler que personne ne fraude. C'est ce qu'on appelle une crypto-monnaie. Pour mieux comprendre, découvrez les principes de vérification du bon fonctionnement par la communauté ainsi que les détails du fonctionnement technique actuel.

    Durablement démocratique

    Si des évolutions sont proposées pour le fonctionnement d'une telle monnaie, elles devront recevoir le soutien de la majorité des avis exprimés¹, tel un référendum, avant de pouvoir être mises en place.

    Les mécanismes permettant de garantir cela sont développés dans la page choix techniques actuels.

    ¹ Actuellement, dans la Ǧ1, le mécanisme qui permet d'exprimer son avis avec pouvoir décisionnaire est de choisir la variante du programme Duniter qui reflète au mieux ses choix (ou de développer et proposer à l'adoption sa propre variante si aucun choix ne convient), puis de s'y authentifier et de laisser le programme tourner quotidiennement (plus nombreux, cela pourrait être une fois par semaine, mois, voire par an) sur un ordinateur relié à internet afin qu'il "fasse entendre vos choix" au travers de l'algorithme de consensus de la blockchain Ǧ1.

    Il est certes plus simple de mettre un bulletin dans une urne mais contrairement aux élus, le système monétaire de la Ǧ1 est contraint d'appliquer à la lettre le programme de la majorité.

  • 🔍 D'en vérifier soi-même le bon fonctionnement

    Audit citoyen

    A l'instar des logiciels libres, pour qu'une monnaie soit libre, son code monétaire doit être public et chacun doit pouvoir contrôler qu'il est bien respecté.

    C'est une des sources de confiance dans le fonctionnement et la pérennité de la monnaie.

    Ces règles publiques sont également un outil précieux pour se questionner sur la chose monétaire, se l'approprier, et innover en proposant des monnaies alternatives, qui répondront ou non à un besoin sociétal, comme leur adoption ou non en témoignera.

    Logiciel Libre

    Le moyen d'atteindre cet objectif qu'a choisi la communauté de la June/Ǧ1 avec Duniter est de s'appuyer sur des logiciels libres et décentralisés.

    S'appuyer sur des logiciels libres (Duniter en premier lieu) permet à qui prend le temps de s'y former, de vérifier que le programme fait bien ce qu'il annonce : faire fonctionner la monnaie tel qu'annoncé.

    Architecture décentralisée

    Le fonctionnement décentralisé évite la prise de pouvoir par une entité centrale, et permet à chacun de gérer un maillon du système, et ainsi d'en assurer la cohérence.

    En effet, toute tentative de fraude monétaire d'un des maillons serait détectée automatiquement et écartée du système par les autres maillons. Ainsi, à moins d'avoir pour complice la majorité des maillons du système monétaire, pas de fraude.

    Et si la majorité est complice, ce n'est plus une fraude mais un référendum réussi, car chaque citoyen peut gérer un maillon du système monétaire pour exprimer sa voix et éviter les fraudes.

Comment est-ce possible ?

  • 💡 Fondements théoriques

    Principes théoriques

    Principe de Relativité

    Inspiré par le principe de relativité d'Albert Einstein et la spécificité de la vitesse de la lumière comme invariant, l'auteur de la Théorie Relative de la Monnaie (TRM) nous propose un référentiel monétaire invariant : le Dividende Universel (DU). Il s'agit de cette création monétaire régulière, proportionnelle à la masse monétaire totale, répartie à parts égales entre chaque individu tel que détaillé dans la page traitant d'égalité et de symétrie.

    L'analogie à la relativité et à l'invariance de la lumière peut être développée :

    Tout comme la vitesse de deux objets peut être perçue différement selon l'observateur, la valeur de deux objets peut être perçue différemment selon l'observateur.
    Pour autant, la vitesse de la lumière reste invariante quel que soit l'observateur, à l'identique, la valeur du DU est conçue pour rester invariante quel que soit l'observateur.

    Pour approfondir : Principe de relativité dans la TRM

    Ou en vidéo : TRM : Quantitatif et Relatif, les 4 référentiels

    Symétrie Spatiale & Symétrie Temporelle

    Qu'est-ce qui permet un invariant économique, autrement dit une unité de mesure égale pour tous ? Mettre tout le monde à égalité dans son rapport à la monnaie.

    C'est ce qui a été développé sur la page traitant d'égalité et de symétrie spatiale et temporelle

    Les quatre libertés :

    Pour approfondir :

  • ⚙ Choix techniques actuels

    Techniquement, comment ça marche ?

    La June (Ǧ1), première monnaie libre (respectant la TRM) repose sur le logiciel libre Duniter ayant donné naissance au protocole DUP (Dividend Universel Protocol) encore en évolution.

    On peut la considérer comme une crypto-monnaie car sa fiabilité et sa cohérence reposent sur :
    • des algorithmes asymétriques de hash et de signature numérique pour assurer l'intégrité des données,
    • une blockchain pour éviter les doubles dépenses et obtenir un consensus global cohérent sur l'état actuel du système monétaire, alors qu'il n'y a aucune autorité centrale de référence mais un réseau acentré de nœuds dont la fiabilité n'est jamais garantie.
    Cependant elle se différencie des crypto-monnaies classiques par les points suivants :
    • L'unique mode de création monétaire est le DU (Dividende universel) : un montant égal crédité sur chaque compte membre quotidiennement. Tous les 6 mois, ce montant est réévalué pour maintenir l'augmentation régulière de la masse monétaire globale (d'environ 10% par an, ce qui la fait doubler en approximativement 7 ans) quelle que soit l'évolution du nombre de membres.
    • La masse monétaire n'est pas finie à terme, elle croît de manière exponentielle.
    • La création monétaire est égale pour chaque membre, indépendemment des auteurs de blocs (qui sont donc bénévoles ou rémunérés par une surcouche de service de dons nommée Remuniter, et non de manière systémique par création monétaire). Nous avons donc des forgerons qui forgent des blocs et non des mineurs qui les minent.
    • En plus des transactions et de la création monétaire régulière, la blockchain gère également des certifications. Celles-ci servent à constituer une toile de confiance différenciant les comptes membres - bénéficiant du DU - des autres comptes, dits simples portefeuilles.
    • Contrairement à celle du réseau GPG, ici les certifications périment après 2 ans. En effet, leur rôle n'est pas uniquement d'assurer l'appartenance d'une clef à un individu identifié, c'est aussi de s'assurer de l'unicité d'un compte membre par individu vivant identifié. En effet, la licence Ǧ1 est un contrat moral (voire légal) que chaque membre s'engage à respecter et à faire respecter aux membres et futurs membres qu'il certifiera. La péremption sert donc à ne pas garder membres les morts et à ne pas renouveler ceux qui contreviennent à la licence. Le choix politique de la sanction par non renouvellement plutôt que par révocation de certification a pour objectif de sécuriser les membres légitimes sur le fait qu'ils ne peuvent pas perdre leur statut de membre du jour au lendemain, sur un bad buzz, piratage ou autres déconvenues.
    • Chaque bloc est signé par une clef membre, ce qui veut dire que seuls les membres peuvent forger des blocs. Il est donc possible de leur refuser les blocs suivants pour répartir les écritures de blocs entre membres, et ainsi garantir une gouvernance acentrée dans les écritures ajoutées en blockchain et la validation des blocs précédents. Tout cela sans besoin d'une course à la puissance de calcul.
    • Un système de preuve de travail hybride (difficulté commune et difficulté personnalisée par membre selon son historique de création de bloc) est cependant utilisé pour obtenir un consensus sur l'heure courante et l'écoulement du temps. La difficulté de la preuve de travail s'ajuste automatiquement pour que soit créé en moyenne un bloc toutes les 5 minutes. Le consensus temporel est nécessaire tant pour la création régulière de DU que pour gérer l'obsolescence des certifications.

    Pour approfondir :

Pourquoi est-ce une bonne idée ?

  • 🌲 Accompagner la transition écologique et sociale

    Accompagner la Transition

    Transition écologique, énergétique, climatique, citoyenne, sociale, économique, démocratique...

    Autant de transitions qu'une monnaie libre et citoyenne peut accompagner.

    Par les citoyens

    Aujourd'hui, les choix d'investissements (de création monétaire par accord de prêt pour un projet) sont basés sur les chances de retour sur investissement, de profit, sur le fait que des fonds alloués à un projet reviennent le plus certainement possible, et sur l'augmentation des intérêts convenus au moment du prêt... Ou des dividendes pour satisfaire les investisseurs.

    Avec une monnaie libre, la création monétaire se fait exclusivement en créditant chaque citoyen d'une part égale de la monnaie. Le pouvoir d'investissement est donc réparti à part égale entre chaque citoyen. Les choix de financer ou non un projet sont donc le fruit de la volonté populaire, plutôt que d'un culte au profit.

    Ainsi le pouvoir monétaire citoyen accompagne la prise de conscience des besoins de transition et leur mise en place.

    Les pouvoirs des banques, actionnaires et autres acteurs des marchés financiers sont transférés aux citoyens par la création monétaire. Un pouvoir collossal pour agir et faire changer la société dans laquelle nous vivons tous.

    En tous temps

    En sus, grâce à la symétrie temporelle, le pouvoir monétaire est également mieux réparti sur la pyramide des âges et limite l'impact de l'héritage dans le temps. Ainsi, les jeunes, tournés vers l'avenir, peuvent autant impacter la société que les plus âgés.

    Dans la June (Ǧ1), monnaie libre dont la masse monétaire augmente de 10% par an, l'impact monétaire d'un héritage est dilué par 2 en 7 ans, par 10 en 24 ans, par 100 en 80 ans. Ce sont donc principalement les choix des vivants qui façonnent le présent, et cela restera le cas pour les générations futures.

    Sobriété énergétique

    La June (Ǧ1), pour son fonctionnement repose sur un réseau pair à pair (p2p, décentralisé, acentré) de blockchain. Contrairement au Bitcoin, cette blockchain a été conçue pour être peu énergivore, tout en respectant les principes d'égalité d'une monnaie libre. Cela est rendu possible par le mécanisme de toile de confiance qui permet à chacun de contribuer à sa mesure, harmonieusement, sans course à la puissance. Et parce qu'il est toujours possible de faire mieux, des évolutions sont à l'étude pour rendre cette blockchain encore plus sobre en calcul et en volume.

    Pour approfondir :

    En quoi mieux répartir le pouvoir est largement favorable à la Transition ?

    Simple : Aujourd'hui, les choix d'investissement sont fait par les pollueurs, pas par les pollués.

    Pourcentage des émissions de CO₂ dans la population mondiale

    Infographie extraite du rapport de l'OXFAM du 2 décembre 2015

    Inégalités extrêmes et émissions de CO₂

  • 🔁 Faciliter les échanges entre êtres humains

    Faciliter les échanges

    Monnaie

    Les monnaies libres sont des monnaies. En tant que telles, elles facilitent les échanges par rapport au troc ou autres systèmes non monétisés en fournissant une unité de mesure à granularité fine qui permet d'équilibrer des échanges sinon disproportionnés. Les monnaies permettent également de gérer efficacement des échanges différés. Enfin, elles servent de vecteur de confiance pour leur capacité d'échange contre un bien ou service auprès de tiers, et cela au sein de communautés de tailles bien supérieures à celles où tout le monde se connait (et où le regard collectif et le besoin d'appartenance suffisent à gérer les échanges sans besoin de monnaie).

    Répartition

    A la différence des monnaies classiques, les monnaies libres sont mécaniquement redistributives. Leur mode de création monétaire s'assure qu'il n'y ait jamais d'assèchement de l'économie. Ainsi, les individus constituant l'espace économique d'une monnaie libre ne peuvent que marginalement être à court de monnaie s'ils consomment nettement plus qu'ils ne fournissent. Ce n'est donc pas le système qui est asséché par la captation de quelques-uns, mais quelques-uns qui peuvent se retrouver temporairement à vide s'ils n'équilibrent pas leur compte. Et même à vide, le DU viendra progressivement les remettre en capacité d'échanger.

    Toute monnaie libre, de part son mode de création monétaire, est fondante pour les personnes morales (entreprises, associations...) et autres comptes portefeuilles. Pour les personnes physiques (individu membre de l'espace économique), elle est convergente : chaque compte membre, s'il achète autant qu'il vend, va converger vers la moyenne progressivement, grâce au DU.

    C'est ce mécanisme qui permet aux monnaies libres de faciliter les échanges au-delà des monnaies classiques, en répartissant durablement la monnaie entre les individus pour qu'ils restent au coeur d'une économie bien réelle. Une économie axée sur les échanges entre êtres humains, fluidifiée par l'apport régulier de monnaie par ces derniers.

  • 👫 Éviter les inégalités monétaires systémiques

    Éviter les inégalités monétaires systémiques

    Vous êtes banquier ? Trader ? Vous travaillez en centre d'appel ? Vous cultivez votre potager ou élevez des chèvres dans le Larzac ? Vous œuvrez bénévolement pour ce qui fait sens à vos yeux ? Vous êtes citoyen Français, sans-papier, Brésilien, Camrounais, Thaïlandais ? Homme, femme, blanc, noir, jeune, vieux, autre ?

    Si vous êtes humain, avec une monnaie libre, vous avez le même droit de création monétaire que les autres.

    Qu'est ce que ça change ?

    Le rapport à l'argent, pour tout le monde.

    Travail et délocalisation

    Si vous créez une même part de monnaie que n'importe qui, où qu'il soit sur la planète, et que cette création monétaire à elle seule suffit à doubler la masse monétaire globale en 7 ans environ, serez-vous prêt à travailler pour un employeur qui vous propose moins que ce à quoi vous avez accès du simple fait d'être humain dans une monnaie libre ? Probablement pas. Et cela, que vous soyez aux USA, en Inde ou en Malaisie. Quel serait le prix pour décider à votre place de l'usage de votre temps de vie ? Probablement sensiblement le même que celui d'un autre, où qu'il soit sur la planète ; finis la délocalisation et le dumping social.

    Financement

    Actuellement (en euro) si une banque voit d'un bon œil un projet, elle peut le financer en lui accordant un prêt (donc en créant de la monnaie¹). Autant dire que si vous êtes de la maison, avec un environnement social qui vous permet facilement de savoir monter des dossiers qui rentrent dans les cases et que vous présentez bien (homme, blanc, dans la force de l'âge, si possible avec un patrimoine saisissable juste au cas-où...) vous serez largement avantagé.

    ¹ la monnaie ainsi créée sera certes détruite un jour, mais à un instant T on peu constater que la très grande majorité de la monnaie en circulation est émise de cette manière, son impact est donc loin d'être anodin, et cela, sans même parler des intérêts... Quelques vidéos sur le sujet : les banques, la dette

    En monnaie libre, puisque la création monétaire vient exclusivement de l'humain, à égalité entre chaque individu, financer un projet qui nécessite plus que ce que ce dont vous disposez individuellement nécessite... une mutualisation, l'adhésion de suffisamment d'humains : ce qu'on appelle crowdfunding ou financement participatif.

    Vu les codes culturels et les inégalités de visibilité médiatique, il n'est pas dit que cela mettre fin aux inégalités "à la tête du client". Cela risque juste de rendre ces inégalités représentatives des préjugés d'une population, plutôt que des préjugés d'un banquier. A première vue, ça me semble un moindre mal, tout en restant loin d'être idéal.

    Géopolitique

    Entre pays, zones culturelles, voire continents, cela change déjà plus. En effet, aujourd'hui l'Occident (Amérique du Nord et Europe) finance la majorité des projets sur son territoire, mais aussi en Amérique du Sud, en Afrique et en pour une part décroissante en Asie. Cela, entre autre par colonialisme économique, en ayant la main sur les monnaies utilisées dans ces pays, et en ayant leur propre monnaie comme référence des échanges internationaux.

    Pour autant, l'Occident est loin d'être l'espace le plus peuplé avec ses 1,3 milliards d'habitants.

    En monnaie libre, son pouvoir de financement serait proportionnel à sa population, difficile donc de s'occuper de son territoire et de celui des autres sans avoir plus de capacité monétaire que les autres. Les populations qui aujourd'hui se voient imposer des projets décidés par des puissances étrangères auraient cette fois les moyens de réagir, de financer leurs propres projets, voire de reprendre possession en douceur de ceux implantés sur leur territoire par des rachats (la fuite de capitaux correspondant aux rachats étant diluée dans le temps par la création monétaire uniformément répartie sur la population).

    Monnaie libre unique ? Pas nécessairement.

    Si personne n'utilise une monnaie, quelle valeur lui accorder ? Probablement aucune, puisque vous ne pourrez rien en faire.

    Si la grande majorité des individus d'un territoire économiquement autonome (ou presque) utilise une monnaie A alors sa valeur d'usage sur ce territoire est "pleine" et sera donc peu influencée par son usage hors territoire.

    • Prenons deux vastes territoires essentiellement autonomes utilisant chacun une monnaie largement répandue chez eux
    • Admettons que ces monnaies soient analysables en ayant des règles de fonctionnement publiquement connues et vérifiables
    • Imaginons que ces monnaies intègrent un mode de création monétaire qui maintient la souveraineté monétaire au peuple de son territoire (et donc lisse les écarts de richesse dans le temps)

    Alors, en utilisant une unité de mesure adaptée (invariant économique), on pourrait comparer ces deux monnaies et établir un taux de change stable.

    Si les règles de fonctionnement de ces deux monnaies sont proches, alors ce taux de change, exprimé avec une unité de mesure adaptée, devrait être de l'ordre de 1 pour 1.

    Ainsi, la part de création monétaire de chaque individu dans une monnaie libre largement utilisée sur un territoire essentiellement autonome, cette part donc, le DU, devrait avoir la même valeur d'usage sur son territoire (et donc de change entre territoires) que le DU d'un autre territoire essentiellement autonome. Cela, pour peu que l'augmentation de la masse monétaire annuelle choisie dans chaque territoire soit la même. Si elle diffère, il y aura probablement un ratio à appliquer lors du change, mais qui pourra rester stable grâce à la présence d'une unité de mesure stable : le DU.

    Résumé / Conclusion

    En me basant, comme socle théorique, sur la Théorie Relative de la Monnaie, deux monnaies libres partageant les mêmes réglages et étant largement utilisées devraient avoir la même valeur exprimée en DU, et donc pouvoir s'échanger avec un ratio de 1 pour 1, en référenciel relatif (DU).

    Ainsi plusieurs monnaies libres, chacune apportant la souveraineté monétaire à la population qu'elle sert, apporteraient, par leur convertibilité stable exprimée en DU, les avantages systémiques décrits plus haut, à l'échelle globale, alors même qu'une monnaie unique n'est pas adoptée par tous.

  • 💸 Éviter les crises monétaires

    Crises monétaires

    Origine systémique

    Comment faire mieux ?

    Le principe de symétrie est conçu pour ça. En répartissant la création monétaire dans le temps et sur l'ensemble de la population, il n'y a pas de captation systémique de la monnaie par les instances qui la créent, donc pas d'assèchement monétaire, donc pas de crise.

    Et avec des règles de fonctionnement publiques et vérifiables, la confiance peut naître et perdurer.

  • ⚙ Tableau comparatif entre systèmes monétaires
    Critères Troc Etalon Or Monnaies Dettes (€,$...) MCL SEL Bitcoin, Ethereum... Monnaies Libres
    Empreinte écologique de fonctionnement Idéale Système informatique, production / logistique billets, minière Système informatique, production / logistique billets Système informatique, production / logistique billets Système informatique (au moins à grande échelle) Système informatique énergivore (course à la puissance) Système informatique
    Symétrie spatiale Oui Non Non Non Oui1 Non2 Oui
    Symétrie temporelle Oui Non Non Non Non3 Non Oui
    Fondante Oui Non Non4 Oui5 Non6 Non Oui
    Charte déontologique Non Non Non Oui7 ~8 Non Non9
    Passage à l'échelle Inadapté Eprouvé Eprouvé Locale Locale Eprouvé En cours (fluide en théorie)
    Gouvernance (distribution du pouvoir de gouvernance : à petite échelle) Citoyen Bancaire centralisé Bancaire centralisé Citoyen en apparence (assujetti à une monnaie dette et à sa gouvernance) Citoyen Très technocratique et légèrement ploutocratique Très technocratique et légèrement citoyen
    Gouvernance (à grande échelle) - Bancaire centralisé Bancaire centralisé Centralisé : bureau associatif (en pratique également assujetti à une monnaie dette et à sa gouvernance) Concentration représentative (élu / bureau associatif) à grande échelle Légèrement technocratique et très ploutocratique Légèrement technocratique et très citoyen
    Dépendance technologique de fonctionnement (à petite échelle) Non Non Non Non Non Oui Non10
    Dépendance technologique de fonctionnement (à grande échelle) - Oui11 Oui Oui Oui Oui Oui
    Achat possible sans technologie Oui Oui Oui Oui Oui Indirectement12 Indirectement12
    Recul sur le système > 5000 ans Usage intensif à partir du XVIIIe siècle Usage intensif à partir du XXe siècle Usages épisodiques de longue date Usages épisodiques de longue date Utilisés depuis 2009 Utilisées depuis 2017, expérimentations depuis 2012
    Notes (en construction) :
    • 1. Oui, SEL, symétrie spatiale
    • 2. Non, crypto classique, symétrie spatiale
    • 3. Non, SEL, symétrie temporelle
    • 4. Non, Monnaie dette, fondante
    • 5. Oui, MCL, fondante
    • 6. Non, SEL, fondant
    • 7. Oui, MCL, charte déontologique
    • 8. ~ : SEL, charte déontologique
    • 9. Non, monnaie libre, charte déontologique
    • 10. Non, monnaie libre, dépendance technologique à petite échelle
    • 11. Oui, étalon or, dépendance technologique à grande échelle (même si les pièces, voir les billets n'ont pas besoin de haute technologie pour fonctionner, l'usage mondialisé d'une monnaie y compris garantie sur l'or est tellement facilité par l'informatique qu'il est illusoire de faire sans tant que des alternatives informatisées existent.
    • 12. Indirectement, crypto libre ou non, achat possible sans technologie